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La Vanadinite

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La Vanadinite
Le Petit Journal, 10 décembre 1885
Dans notre édition du 4 décembre, nous vous avions rapporté les premiers éléments de l'affaire du Muséum national d'histoire naturelle. Grâce à une autorisation spéciale, nous avons pu rencontrer M. Henri Magmaden, professeur au sein de la chaire de minéralogie, et connaître les évènements qui se sont déroulés lors de cette fameuse soirée du 3 décembre. Rappelons que le célèbre minéralogiste est accusé de la disparition d'une employée et du saccage d'une partie de l'établissement. Son récit, digne d'un de nos meilleurs feuilletons, a été recueilli par notre journaliste et vous est rapporté ici dans ses moindres détails.
Jeudi dernier, vers 18h, alors qu'un léger manteau de neige recouvrait Paris, M. Henri Magmaden s'était rendu à la Galerie de minéralogie et de géologie. Située à l'angle de la rue Geoffroy Saint-Hilaire et de la rue Buffon, cette annexe du Muséum était le lieu de travail du minéralogiste. Vêtu d'une redingote noire et d'un haut-de-forme distingué, la silhouette du scientifique avait longé le jardin des plantes à demi éclairé, puis était entrée dans l'édifice de l'architecte Rohault de Fleury. En franchissant l'accueil, il s'était découvert le chef et avait salué Mlle Marthe, une assistante en géologie qui passait la plupart de son temps dans la galerie à renseigner les visiteurs ou à aider les spécialistes dans leur travail. Âgée d'une vingtaine d'années, Mlle Marthe était une femme joyeuse, toujours prête à rendre service. Néanmoins, ce soir-là, elle semblait distante ; plongée dans la lecture d'un livre de gemmologie, elle n'avait pas levé la tête au passage du professeur et ne lui avait fait qu'un simple signe de la main. Le bureau du scientifique se trouvait non loin de la grande galerie. D'une vingtaine de mètres carrés, il était pourvu d'un cabinet et de plusieurs étagères couvertes de matériel de laboratoire. Une fenêtre en hauteur laissait pénétrer la lumière d'un des lampadaires de la rue Buffon et éclairait une partie de la pièce, mais Magmaden allumait toujours une lampe dès son arrivée. Laissant sur le porte-manteau de l'entrée sa veste et son chapeau, le minéralogiste s'était habillé de sa blouse blanche de travail habituelle. Ses lunettes posées sur le nez, il avait sorti de la poche de son pourpoint une montre à gousset et avait relevé 18 h 10. Malgré une
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journée passée à écouter de longues conférences plus ou moins passionnantes, il n'était pas fatigué. Au contraire. Il aimait se retrouver ici, dans ce qu'il appelait son « chez soi ». Il trouvait les fins de journées agréables et propices à l'étude de ses collections, les visiteurs ayant quitté le Muséum et le calme s'étant répandu dans le bâtiment. Une fois assis devant sa table, Magmaden avait tiré vers lui le plateau d'échantillons que M Marthe avait eu la gentillesse de préparer. Une quinzaine de pierres s'y trouvait, toutes issues d'une vaste collection, découverte et rapportée lors d'un voyage à Mibladen au cœur du Maroc. Cela faisait deux ans qu'il l'étudiait et il pensait avoir besoin de quelques années supplémentaires pour tout connaître. Magmaden avait ouvert un carnet de notes, déjà bien rempli, et rapproché une pile de fiches nécessaires à l'étiquetage des minéraux. S'emparant du premier échantillon qui se présentait à lui, il s'était mis à l'examiner attentivement à l'œil nu. Ses microscopes, posés sur l'une des étagères de droite, n'étaient pas utiles pour le moment mais il savait qu'ils lui serviraient, lorsqu'il aurait fait des coupes et qu'il devrait analyser la composition minéralogique. A l'aide d'un simple décimètre et d'un crayon, il avait relevé les dimensions du minéral, dessiné sa forme globale, détaillé certaines parties plus intéressantes, porté une attention particulière aux cristaux majeurs – à savoir leur taille et leur espacement – et avait annoté le tout. Cette étude méticuleuse avait nécessité une bonne heure, uniquement pour les deux premiers minéraux.
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Magmaden s'était adossé à son siège pour se détendre et laisser promener son regard dans la pièce. Quelques minutes s'étaient écoulées lorsque son œil avait été attiré par un jeu de lumière : un des minéraux du plateau reflétait étrangement l'éclairage de la lampe. Le rouge de la pierre se mariait dans un fascinant orangé avec la lumière jaune déversée sur le bureau. Magmaden s'était redressé et avait saisi la pierre par sa gangue. Elle mesurait dix-huit centimètres de longueur pour douze centimètres de hauteur et environ vingt d'épaisseur. Il s'agissait d'un beau spécimen ; Magmaden fut surpris de ne pas l'avoir repéré plus tôt. Il avait reconnu l’espèce minérale à laquelle elle appartenait : la vanadinite. Sa forme conique était en grande partie constituée de substrat excepté la base d’où jaillissaient des milliers de cristaux. Le spécialiste s’était penché sur le minéral pour distinguer ses moindres aspérités. Les cristaux avaient une forme hexagonale et une taille variant du millimètre au centimètre, leurs aspects géométriques leur permettaient de s'imbriquer les uns dans les autres. Certains agglomérats sortaient fortement en relief tandis que d'autres s'enfonçaient au cœur de la pierre, se noyant dans la gangue. Magmaden venait de repérer les faces étincelantes qui jouaient avec la lumière de la lampe. Les yeux du savant brillaient et se perdaient dans les Louisia
engrenages lumineux et réguliers des cristaux. Tout à coup, quelque chose avait bougé sur la partie droite du minéral. Un cristal s'était déplacé, certes en une fraction de secondes mais son mouvement n'avait pas échappé à l'œil vif de Magmaden qui avait sursauté en le voyant. Il s'était alors emparé d'une loupe et, tenant toujours de la main gauche le minéral par sa gangue au-dessus de la table, avait attendu, immobile et concentré, face au cristal qui s'était mû. Une minute plus tard, le phénomène avait recommencé et avait gagné l'ensemble de la base minérale. Les cristaux s'agitaient, changeaient de place puis s'arrêtaient à un endroit qui semblait leur convenir. La pierre s'éveillait. Posant sa loupe, Magmaden avait observé avec émerveillement la danse cristalline de la pierre. Désormais, il voyait une forme se dessiner. Un visage. Malgré une géométrie chaotique, il le trouvait beau et tellement attirant qu'il n'avait pu résister à l'envie de tendre le doigt et de le toucher. Mais à son contact, les cristaux s'étaient écartés et avaient laissé le doigt s'enfoncer en son cœur. Les yeux emplis de curiosité, Magmaden avait poursuivi sa progression et avait engagé près de la totalité de son doigt lorsque les cristaux s'étaient refermés sur lui. Autour de son index, une cristallisation avait débuté mais il ne la sentait pas encore. Au moment où il avait voulu ôter son doigt, une pression l'avait retenu à l'intérieur. La fascination avait laissé place à la peur et il s'était mis à tirer de toutes ses forces pour extraire son doigt du piège cristallin mais ses efforts étaient restés vains. L'effet avait même été contraire : il avait pénétré plus profondément dans le minéral, entrainant au fur et à mesure les autres doigts de son poing refermé. La pression s'était accrue et Magmaden avait ressenti de multiples picotements, voire de véritables piqûres par endroit, comme si les cristaux s'attaquaient à sa chair tels des piolets abattant un mur. La douleur s'intensifiait en même temps que le rayonnement du minéral s'amplifiait. Le scientifique s'était levé et avait crié à l'aide puis son désespoir avant de frapper violemment la pierre contre la table, espérant sans doute la briser. Rapidement essoufflé, il avait cessé et avait regardé, hagard, la pierre engloutir progressivement sa main avant de trouver une nouvelle idée. Toujours haletant, il avait repoussé sa chaise et positionné la pierre du côté de la gangue entre ses cuisses. En la retenant par sa main valide, il avait tiré comme on débouche une bouteille. La peur décuplant ses forces, la sueur perlant sur son front et l'effort contractant son visage, Magmaden avait opposé une forte résistance au minéral qui avait arrêté sa progression. À cela s'était ajouté un mouvement timide de son doigt. Magmaden avait redoublé d'ardeur et gagné quelques millimètres. Alors qu'il tremblait sous l'effet de la tension, il avait réussi à dégager progressivement sa main de son support et finalement à la libérer entièrement. Aussitôt déstabilisé, il avait chancelé et laissé la pierre tomber, face cristalline contre le sol. Louisia
Le cœur battant, Magmaden s'était appuyé contre la table et avait tenté de reprendre son souffle. En passant sa main sur son front perlé de sueur, il avait vu que celle-ci avait pris la teinte rouge du minéral, non pas en raison du reflux sanguin mais à cause de la cristallisation. Et lorsqu'il l'avait touchée de son autre main, l'horreur s'était peinte sur son visage en même temps qu'il découvrait une main à la texture cristalline.
La pierre, restée au sol, s'était soudain mise à faire de petits bonds pour se mettre à l'endroit et Magmaden n'avait pu s'empêcher de sursauter. Sa main lui faisait atrocement mal et des vertiges l'assaillaient. Pourtant, il avait repris ses esprits et son cœur avait retrouvé un rythme proche de la normale. La pièce dansait toujours autour de lui et la lumière le tourmentait. Il avait reporté son attention sur sa main quand des picotements avaient débuté sur son poignet. Les cristaux progressaient. Le travail terminé sur la main, ils s'appropriaient maintenant le bras. De plus en plus rapidement. La panique immobilisait Magmaden, tant physiquement que mentalement. A l'arrivée des cristaux au niveau de son cou et de sa gorge, la porte du bureau s'était ouverte, laissant apparaître la silhouette de Mlle Marthe. Malgré l'espoir qu'avait ressenti Magmaden en voyant la jeune femme, sa respiration s'était affolée lors du passage des cristaux dans ses poumons. Il avait été obligé de se plier en deux tellement la mutation forcée le faisait souffrir. Son visage mi-humain mi-cristallin s'était lentement tourné vers Mlle Marthe qui se trouvait à présent devant son bureau. Magmaden lui tendait une main étincelante lorsqu'il avait vu, avec stupéfaction, ses yeux rouges, ses lèvres cristallisées d'une beauté fascinante et ses cheveux, d'un mélange de rouge et de noir, tombant en volutes géométriques sur ses épaules. Son visage était dénué de toute expression et son regard vitreux. Tandis que la transformation de Magmaden progressait, la jeune femme cherchait quelque chose sur le bureau. Sans doute le minéral, tressautant toujours au sol. Lorsqu'elle avait contourné le bureau, laissant la voie libre jusqu'à la porte, Magmaden avait décidé de se lancer vers la sortie. Mais la rapidité lui faisait défaut. C'était donc lourdement qu'il s'était redressé tel un vieillard et s'était avancé lentement en direction de la porte. Il avait perdu une grande partie de sa masse corporelle et ressemblait désormais à un véritable athlète, mais la masse cristalline qui avait pris possession de la moitié de son corps le rendait rigide, douloureux et difficile à déplacer. Ses pas étaient lents et ses autres mouvements mesurés. Toutefois, il se sentait plus résistant. Alors qu'il avait l'impression de courir, il faisait en réalité de grands pas au ralenti. Heureusement, Mlle Marthe ne l'avait pas suivi. Il s'était dirigé vers la galerie voisine d'une démarche traînante. En arrivant à l'une de ses extrémités, il s'était arrêté. La salle rectangulaire, longue de 200 mètres, était éclairée de tout côté par des lumières Louisia
surnaturelles. Même si les nombreuses vitrines, qui s'enchaînaient de part et d'autre, renfermaient des pierres et des roches venant de tout horizon, rien n'aurait pu exprimer une telle intensité lumineuse. Pourtant, des rayonnements allant du jaune au rouge éclairaient vivement plusieurs vitrines ; elles étaient occupées par des vanadinites réveillées mais heureusement enfermées ; bougeant dans tous les sens, celles-ci se cognaient frénétiquement contre les vitres. Des bruits provenaient également des milliers de tiroirs empilés sous les vitrines. Magmaden avait compris qu'il ne fallait pas les ouvrir, sachant pertinemment ce qu'il y trouverait. Au centre de la galerie, les cristaux géants, immobiles et rassurants, trônaient majestueusement et regardaient, imperturbables, les évènements qui se déroulaient autour d'eux. Magmaden était sorti de sa contemplation en entendant un bruit derrière lui. Mlle Marthe sortait du bureau, le minéral entre les mains, et se dirigeait lentement et maladroitement dans sa direction. A cet instant, Magmaden était entré dans la galerie. Sa métamorphose lui avait donné un étrange aspect : ses habits avaient entièrement disparu sous un mélange de gangue et de masse minérale et ses cheveux n'étaient plus qu'un amas de mèches de cristaux hexagonaux, piqués sur la tête comme les aiguilles d'un hérisson. Il avait retrouvé ses esprits et son corps le faisait moins souffrir. Néanmoins, il avait encore beaucoup de difficultés à se mouvoir. Il s'était caché derrière une améthyste aux dimensions impressionnantes quand Mlle Marthe était arrivée dans toute sa splendeur vanadinitienne à l'entrée de la galerie. Tandis que la femme minérale posait la pierre sur le rebord en bois d'une des vitrines, Magmaden commençait à dégager de son socle la pierre derrière lequel il se trouvait, la rendant instable. Mlle Marthe s'était engagée dans la salle à sa recherche et ouvrait au fur et à mesure les vitrines pour libérer les vanadinites. Elle titubait et semblait gênée par le vacarme. Le minéral posé sur le meuble avait pivoté et suivait l'avancée de sa création. Magmaden ne savait pas depuis combien de temps Mlle Marthe s'était transformée mais il était sûr qu'il allait lui arriver la même chose s'il se faisait prendre à nouveau par l'une de ces créatures. Sa mutation n'était que partielle, sans doute parce qu'il avait réussi à échapper au minéral. Lorsque la jeune femme était passée avec lenteur devant l'améthyste, Magmaden avait poussé la pierre avec force et l'avait laissé tomber sur elle. Le silence s'était aussitôt installé dans la galerie, comme si toutes les vanadinites regardaient avec effroi ce qui venait de se dérouler au milieu de la galerie. Victorieux, Magmaden, dont l'apparence était fantastique, avait posé un pied sur le cristal géant et regardait de haut sa prisonnière. L'améthyste n'écrasait que la partie inférieure de Mlle Marthe et Magmaden pouvait voir ses lèvres remuer et émettre des sons incompréhensibles. Triomphant, il avait regardé ce que faisait le minéral du bout de la galerie : il était immobile sur son rebord. L'esprit de Louisia
Magmaden était devenu limpide, il se sentait en pleine forme. Son corps résistait à l'invasion minérale car il voyait reculer la gangue et sa peau réapparaitre à certains endroits. Au même moment, le vacarme avait repris. Mlle Marthe s'était métamorphosée : sa taille avait diminué et elle avait changé de forme. Elle n'avait plus rien d'humain. La forme distendue s'était rapidement dégagée du cristal et s'était emparée du pied de Magmaden. Brutalement, il s'était retrouvé à terre avec la difforme Mlle Marthe qui s'était jetée sur lui. En s'entrechoquant corps à corps, il avait tenté d'arracher des cristaux de son adversaire mais il avait été violemment repoussé et projeté contre les tiroirs. Sous le choc, ces derniers étaient sortis de leurs compartiments et avaient libéré plusieurs vanadinites. Harcelé par les minéraux, il n'avait pu éviter le coup que lui avait assené le monstre ; sa tête était allée frapper une vitrine et avait brisé le verre. Cependant, il n'avait pas été assommé, les cristaux qui recouvraient une partie de son visage lui assurant une solide protection. S'emparant dans la vitrine défoncée d'un saphir hexagonal à la pointe acérée, il s'était rué sur l'ancienne Mlle Marthe et le lui avait enfoncé en plein cœur. Un cri prodigieux avait résonné dans la grande galerie. La forme s'était reculée, blessée, puis avait commencé à reprendre un aspect humain – Magmaden avait cru voir le visage de Mlle Marthe terrorisée. Elle s'était ensuite disloquée pour exploser en mille morceaux au milieu de la salle. Le silence était revenu dans la galerie. Magmaden avait perdu une bonne partie de sa cristallisation, retrouvant ses véritables mains. À présent, il reculait car les vanadinites libérées s'avançaient vers lui et tombaient de plus en plus nombreuses des vitrines. À cet instant, il avait couru jusqu'au bout de la galerie et s'était précipité à l'extérieur pour s'enfoncer dans le Jardin des plantes. Un regard jeté par-dessus son épaule lui avait montré une vanadinite en haut des marches sur le point de le poursuivre. Il avait continué sa course effrénée, s'était retrouvé dans les rues enneigées de Paris au beau milieu de la nuit et avait regagné ses appartements, accablé par une extrême fatigue. Le lendemain, la police, alertée par le gardien du Muséum des dégâts de la nuit passée, avait arrêté le professeur Magmaden à son domicile, dans toute son humanité.
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Le Temps, 25 novembre 1886
Le procès du minéralogiste Henri Magmaden vient de se terminer. Une semaine vaine puisque la version extravagante des faits a été maintenue par l'accusé. L'enquête menée par le commissaire Dugommier n'ayant révélé aucune trace de sang ni aucune preuve solide contre M. Henri Magmaden, la cour a jugé qu'elle ne pouvait déterminer les causes réelles de la disparition de Mlle Marthe et, par conséquent, qu'elle ne pouvait condamner le prévenu. Néanmoins, l'obsession du savant pour sa version des faits a laissé perplexe la cour qui a donc demandé son internement dans un établissement psychiatrique pour y suivre un traitement d'une durée indéterminée. Profondément abattu, le minéralogiste n'a pas pu répondre aux questions des journalistes, venus en nombre à la sortie de son procès.
La gazette du Muséum, 4 décembre 1886
Hier soir, lors de sa dernière ronde, le gardien du Jardin des plantes a fait une découverte sensationnelle : parmi les pivoines, il a trouvé une fleur entièrement en cristal. Elle a été délicatement amenée à la galerie de minéralogie pour y être étudiée. Alfred Des Cloizeaux, responsable de la chaire de minéralogie, a déclaré que la plante serait étudiée dans ses moindres détails et trônerait sous peu parmi les autres merveilles minéralogiques du Muséum.
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